Pollution au plomb aux Champs-Ronds

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Découverte

Une enquête de routine a été déclanchée lors de la cessation d’activité de l’usine GIREBRONZE, du groupe SENPOF située rue Carnot aux Champs-Ronds, au printemps 2005.

Cette fonderie utilisait des alliages contenant du plomb, et à ce titre figurait parmi les Installations Classées, (rubrique 2550-2) et des métaux non ferreux (rubrique 2552-2) .

L’enquête devait établir si l’usine avait pu provoquer une pollution, plus précisément des rejets dans l’air qui aurait pu se re-déposer dans les environs ; des prélèvements devaient être effectués en surface dans un rayon de 300 mètres autour de l’installation.

 

Mesures

La Société ABACA a conduit cette étude (méthodologie, échantillonnage, dossier) : 10 points ont été sondés en tenant compte des vents dominants, de l’utilisation des terrains, de la situation des habitations.

2 échantillons ont été prélevés chaque fois, un en surface (3 premiers cm), l’autre en profondeur (20 cm sols remaniés)

Valeurs relevées

En mg par kg

S1       Ericsson                         51,29            55,54

S2       Ericsson                        111,65          113,97

S3       Mercure/SENPOF         28,93            27,53

S4       jardin R.Leriche             48,94          134,22

S5       jardin R.Leriche             46,53            45,99

S6       parterre R.Garnier    1517,63         1719,69

S7       parterre R. Garnier     555,77         1203,71

S8       Ecole maternelle           30,24             57,42

S9       Ecole maternelle          56,07              70,86

S10     Carnot,v.ferrée              26,23             28,23

 

Le plomb, légèrement soluble dans l’eau dans certaines conditions (d’acidité notamment), peut provoquer des maladies graves comme le saturnisme, c’est pourquoi la présence de cemétal est suivie de près.

La réglementation ne fixe pas de valeur limite aux teneurs en plomb dans les sols, cependant un seuil de 200 mg / kg est admis comme Valeur de Constat d’Impact (par le BRGM) pour un usage sensible.

4 des 20 mesures effectuées dans cette enquête dépassement notablement (jusqu’à 7 fois) ce seuil. Elles sont très localisées sur les pelouses des habitations en collectif de la rue Ramolfo-Garnier

Action immédiate

S’agissant d’une zone habitée, M. le Sous-Préfet  de Palaiseau a réagi en suivant le principe de précaution : réunion d’information des habitants, interdiction d’accéder aux pelouses, interdiction de consommer les produits des jardins.

La réunion s’est tenue le jeudi 2 juin sous la présidence du sous-préfet, en présence du maire de Massy, de M. Rémi Galin, directeur de la DRIRE, Mme Anne Pariente-Khayat, médecin de la DDASS

Le rapport d’enquête présenté à cette occasion et que l’association a obtenu par la suite évoquait 3 pistes de recherche pour l’origine de cette pollution :

-un engrais pour pelouse,

-un remblai avec des terres polluées,

-l’explosion d’une poudrerie

Lors de la réunion, des habitants et riverains ont soulevé la question de la pollution éventuelle de la nappe phréatique, et des eaux de ruissellement.

Mesures complémentaires

La première campagne de mesures s’inscrivait dans un contrôle de routine et portait sur la surface des sols. M. le sous-préfet a ordonné une campagne de mesures complémentaires dans la zone suspecte.

La situation des anomalies dans un périmètre très localisé et loin de son emprise permettait d’exclure la responsabilité de la société GIREBRONZE.

Si le pollueur ne peut être identifié ou n’est plus présent, c’est l’Etat qui devra se charger de la dépollution.

Les mesures complémentaires ont eu lieu en aôut 2005. L’association a demandé les résultats de cette nouvelle campagne, tant à la mairie qu’à la DRIRE.

Cette dernière a répondu, en donnant seulement ses conclusions sur les résultats obtenus. De son coté, la mairie a communiqué dans les mêmes termes vis-à-vis des riverains.

 

Origine

Quant à la recherche de l’origine de la pollution, c’est la piste de l’explosion de l’usine qui est privilégiée. Les témoignages indirects permettent de proposer la chronologie suivante :

1904 : installation de l’usine Loyer, qui produisait des nitrates de fer (500 kg / jour)

1909 : plaintes de maraîchers à cause des nuisances de l’usine

1914 : l’usine, réquisitionnée dans l’effort de guerre, produit de la mélinite, poudre explosive plus puissante que la poudre noire.

1917 : explosion à l’usine, un mort.

Entre les deux guerres, arrêt de l’usine.

Années 1950 : construction des premiers immeubles collectifs

Constat

La réponse au problème de la pollution, au printemps 2007, est peu satisfaisante : les interdictions sont maintenues, les travaux de réhabilitation du site qui devraient être pris en charge par l’Etat ne sont pas programmés.

 

L’association maintient sa vigilance.

Elle a interrogé le Maire de Massy, courant 2006 ; devant la longueur de la procédure pour l’intervention de l’Etat, il a proposé à la DRIRE, que la commune de Massy prenne en charge la réhabilitation selon des modalités moins contraignantes : remplacement de la terre polluée et replantation des espaces verts.

La DRIRE a acceptée cette solution et on en est à la passation des marchés avec les entreprises.