Les déchets

Environnement

Dans ses diverses activités, l’Homme élabore quantités de produits ou d’objets ; que ce soit en séparant la partie utile de la partie inutile, que ce soit en utilisant des produits intermédiaires qui sont dégradés au passage, ou encore en suivant une autre méthode, il reste, à la fin du processus, une quantité plus ou moins grande de produits qu’on juge sans valeur (sauf si la matière première est particulièrement précieuse – l’or par exemple).

C’est ce qu’on appelle des déchets, et la principale préoccupation à leur égard est de s’en débarrasser.

Problème : l’élimination

Jusqu’à une époque récente, les déchets, inertes ou putrescibles, finissaient en décharge, une ancienne carrière à combler, un talus caché … Parfois ils étaient brûlés au fond du jardin.

La vie moderne a conduit à la concentration urbaine, a imposé une multitude de produits, il en résulte de plus grandes quantités de déchets. Les produits eux-mêmes, plus complexes à élaborer, conduisent à des déchets plus nocifs. On n’accepte plus que les espaces délaissés soient ainsi souillés.

C’est une contrepartie du mode de vie occidental que les statistiques confirment. Ainsi le citoyen français « produit », en moyenne, environ 360 kg de déchets par an ( ou 1 kg par jour). Ce chiffre peut sensibiliser ledit citoyen, le culpabiliser peut-être, il ne reste pas moins que c’est le type de société, dite de consommation, qui lui impose des emballages surabondants, des objets ou des équipements à la durée de vie raccourcie.

La solution est collective. L’idée de la collecte n’est pas nouvelle puisqu’elle est mise en œuvre depuis le préfet Poubelle, mais celle du traitement est plus récente.

La mise en décharge, nuisible à l’environnement, est désormais interdite depuis 2001.

 
 

Plan Départemental

Le législateur a choisi de traiter le problème de l’élimination des déchets à l’échelle départementale. C’est en effet la bonne échelle pour prévoir les équipements et les systèmes de collecte.

En Essonne, un Plan Départemental d’Elimination des Déchets a été élaboré en 2002. Il traite essentiellement les déchets communs, les ordures ménagères. Il reprend et s’efforce d’améliorer le plan soumis à enquête publique en 1997 qui prévoyait de valoriser 25% des déchets en 2003 et 40% en 2015 (valorisation sous forme de matière : recyclage, sous forme d’énergie : incinération)

Le plan 2002 table sur un accroissement sensible de la masse de déchets à traiter, à la fois par une augmentation des rejets individuels et par la progression de la population ; il prévoit d’y faire face par un accroissement de l’incinération à l’échelle du département, mais se propose aussi d’encourager le recyclage.

Le recyclage

Les filières de recyclage qui existent, et que le Plan retient, sont diverses :

- Les déchets végétaux ; ils peuvent être broyés et traités par des bactéries, des vers, ou des produits chimiques pour retourner dans le milieu naturel.

- Le verre ; refondu il peut être réutilisé

- Le papier ; s’il est suffisamment propre il peut être réemployé ; lorsque l’encre est trop présente, il peut être transformé en carton.

- Les métaux ; les difficultés de tri sont importantes, mais le recyclage est possible.

Les citoyens sont incités au tri dès le dépôt des ordures par un ramassage sélectif systématique mis en place par les mairies.

Une nouvelle catégorie est apparue depuis l’élaboration du plan : celle des déchets d’appareils électriques et électroniques ; La récupération des appareils périmés par les commerçants lors d’un nouvel achat est une solution qui s’esquisse.

La mise en œuvre de ces filières suppose un tri à la source, donc chez l’habitant, et une collecte sélective, inévitablement plus lourde à mettre en place. Elle se fait à l’échelle de la commune ou, de plus en plus, d’un groupement de communes.

On ne traite pas ici les filières de déchets industriels ; ceux-ci peuvent en général être triés dès leur production. La récupération et le recyclage s’inscrivent dans une démarche commercialement rentable.

On peut citer le cas de la société YPREMA, implantée à Massy, qui pratique le  recyclage des matériaux de construction.

A Massy

L’incinération est largement mise en œuvre puisqu’une usine est installée sur le territoire de la commune, au profit du SIMACUR (Syndicat Intercommunal Massy - Antony pour le Chauffage Urbain).

La valorisation est énergétique puisque de nombreuses habitations collectives sont chauffées par ce moyen.

L’incinération est décrite dans notre page sur le chauffage urbain.

Dans la commune, la collecte en porte-à-porte est traitée de manière sélective :

- le mardi, ramassage du verre, (bacs verts)

- le jeudi, ramassage des emballages et journaux (bacs jaunes)

- les lundi, mercredi, vendredi, ramassage des ordures ménagères (bacs marron)

- le lundi (en période estivale et dans les zones pavillonnaires) ramassage des déchets végétaux

Les déchets particuliers sont alors recyclés dans les filières appropriées tandis que les ordures classiques (du bac marron) sont incinérées. Ceci oblige chaque foyer à avoir plusieurs bacs de stockage et exige de lui le respect des règles.

Les services municipaux innovent en proposant aux grandes résidences un système de conteneurs enterrés, plus propres, et vidés moins fréquemment.

Ces conteneurs ont quand même des inconvénients : Il reste dans le fond des cuves de l’eau qui a rincé des déchets, qui propage des odeurs et qui constitue un bouillon de culture pour des  germes divers.

La disposition des conteneurs sur la voie publique et l’accès possible à tout public favorisent les manifestations inciviques : dépôts à côté des bornes…

 

Une fois par mois, en outre, les objets encombrants sont collectés en porte-à-porte

Les déchets très spéciaux ont des filières appropriées :

- Les piles sont souvent reprises par les commerçants. Sinon, ainsi que pour les cartouches d’encre, l’association ARHA les collecte et finance avec le produit de la revente des fauteuils pour handicapés.

  Aide Réinsertion des Handicapés d’Albanie : Mme Béatrice Lafont, 7 bis rue Henri Gilbert : 01 69 30 61 20 / bea.et.arha@wanadoo.fr

- Les huiles usagées, peintures ... qui sont particulièrement nocifs pour l’environnement doivent être déposés au Centre Technique Municipal (rue Victor Basch)

La position de l'association DVAMP

L’association n’est pas opposée par principe à l’incinération, mais elle garde à l’esprit ses inconvénients :

Elle laisse 30% de la masse initiale sous forme de mâchefers qui doivent être à leur tour traités avant réemploi.

Elle produit beaucoup d’effluents gazeux, dont le traitement, désormais au point, mais est coûteux, nécessite une surveillance sérieuse,

les cendres (2 à 3 % en masse) très toxiques qu’il faut envoyer dans des centres d’enfouissement technique.

L’association reste opposée à l’extension de l’usine de Massy (3e four) ; la capacité actuelle (85 000 tonnes par an) permet de faire face à un accroissement éventuel des besoins sur le périmètre couvert. De plus, l’amélioration des autres filières de tri doit limiter cet accroissement ; en tout cas, les investissements devraient aller dans ce sens plutôt que vers l’incinération.

L’association milite pour un tri en amont plus étendu :

- aux plastiques, responsables des déchets chlorés lorsqu’ils sont incinérés.

- aux  métaux, dès l’entrée de l’usine, pour éviter qu’ils parcourent toute la chaîne.

- aux appareils électroménagers ou électroniques, par les commerçants, qui peuvent les rediriger vers des structures adaptées .

L’association souhaite qu’une déchetterie en apport volontaire soit accessible au public massicois (où l’usager apporterait l’objet, en général encombrant, au moment où il n’en a plus l’usage, sans attendre l’échéance du mois suivant).

Des discussions avec des responsables élus font apparaître que c’est une solution coûteuse (espace, employés..) qui ne semble viable qu’à l’échelle de plusieurs communes.

L’association encourage les attitudes et comportements qui visent à réduire la masse et le volume des déchets : refus des sur-emballages, des sacs plastiques inutiles... par exemple.

Deux problématiques associées : le chauffage urbain et le stockage du CO2